L'arène, champ des six reines !
O poésie qui ose par simple humilité
Accueillir sans mépris tant de gens de terroir,
Tu fais, avec la prose, aux non habilités
Une place pour écrits échappés d’un tiroir.
Des censeurs dépourvus critiquent les détails
De certaines formules avec l’élan d’experts.
Mais leurs tristes revues nous prouvent qu’ils pinaillent
Qu’ils sont, las, les émules au culot qui prospère.
L’arène qui accueille tant de bons combattants
Se plaint d’un déficit de bretteurs avertis.
Les reines de l’écueil fidèles aux gens d’antan
De leur glose explicite affûtent leur parti.
Chères diplômées de l’être vous semblez octroyer
Des prix, comme à l’école du temps des cours soumises.
Avec le bon paraître vous cherchez à noyer
Les poussins qui bricolent au fond de leur remise.
Puisqu’il faut les nommer, examinons ces reines
Engoncées dans leur trône et remuant leurs mains.
La première est pommée, se proclame Sirène
Quand elle dit ce qu’elle prône avec son parchemin.
En deux, celle du cher Bourg qui décrie les figures
Et dans les jeux de mots ne voit que l’insolence.
Pour moi les calembours sont de très bon augure
En ce temps de Rameaux où l’on fait pénitence.
En trois, sans tolérance, la plus sobre d’effet :
Celle qui sait où poser les points et les virgules,
Qui jamais ne s’avance à servir du parfait
Un texte à proposer pour voir ce qui régule.
Et enfin les trois Grâces qui s’étripent de bises
En lisant dans leurs mains les lignes de leur vie.
Se cabrant à leur place pour prévenir les crises
Qu’apportent les humains avec leur contravis
Alors, portons l’honneur des gens sans prétentions
Qui cherchent la chaleur dans l’écriture profane ;
Et n’ayons donc plus peur des censeurs sans mention
Perdu dans la froideur qui, à mes yeux, les fane.
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1 réponse
Et paf ! Je viens (à ma courte honte) d'oser "critiquer" votre précédent poème à propos du comptage des syllabes (je ne dis pas "pieds" pour ne pas me faire écharper par les puristes), et voilà que vous vous insurger contre les moralisatrices du vers qui pinaillent sur les détails ... Mea culpa, je ne suis pas perfectionniste moi-même et préfère parfois un vers un peu bancal, mais bourré de sens et d'émotion, à un alexandrin parfait ... et vide. J'applaudi donc des deux mains à ce poème !